Plusieurs années ont passées, et j'ai toujours cette même impression.
Je fais des rêves totalement débile, dans lesquels nous nous retrouvons autour d'une partie de dés,
Je fais celui qui ne sait pas, celui qui ignore volontairement sa situation,
Parce que je ne peux pas réaliser ma vie en avouant cet échec,
J'aurais beau le nier chaque jour, il n'en sera rien,
Je t'ai laissé partir alors que nous avions tous besoin de toi,
Le temps passe et j'ai toujours cette même amertume,
Celle de me réveiller chaque jour,
En réalisant que tu n'est plus là,
Peut importe ce que je fais dans la vie,
J'ai toujours voulu faire en sorte de te rendre fière,
Pourtant je parle à du vent,
Je regarde le ciel par un temps ensoleillé,
Et je ferme les yeux, j'écoute, j'entend,
Je te vois, partout, nulle part, dans mon imagination,
Comme le chante un artiste, tu vas me manquer,
Mais tu me manque déjà depuis si longtemps,
Je regarde chaque jour par la fenêtre en espérant te voir revenir de ton voyage,
Celui que tu as décidé de faire,
Aucun moyen de communication depuis tout ce temps,
Aucune nouvelle depuis tant d'années,
Je ne viens pas te voir,
Ne m'en veux pas, mais je n'y arrive pas,
Car ce jour, devra me confronter à cette vague scélérate dont je ne reviendrait pas,
Et pourtant la tempête est passée,
Le cargo est sur les flots et avance au grès du vent,
Mais la réalité est que le capitaine navigue près des côtes de peur de couler,
Je suis à l'équilibre,
Je n'ai rien fait pour cela, et pourtant, tout fonctionne,
Je n'attend qu'une seule chose,
Pouvoir te retrouver,
Et fêter ce jour comme il se devrait,
Même si en souffler soixante,
Ne m'éloignera jamais de toi.
A.Bruneau - Soixante - 2019 - @7 Production